rasta

1. rasta [ rasta ] n. et adj.

• 1976; abrév. de rastafari

♦ Fam. Rastafari. Les dreadlocks des rastas. — Adj. La philosophie rasta. Des musiciens rastas. rasta 2. rasta [ rasta ] n. m. et adj.

• 1886; abrév. de rastaquouère

♦ Fam. et péj. Rastaquouère. Des rastas. — Adj. « Les costumes un peu rastas » (Colette). « ç'avait dû être un beau garçon, avec quelque chose d'un peu rasta » (Queneau).

● rastaquouère ou rasta nom masculin (espagnol d'Amérique rastracuero, traîne-cuir, sobriquet donné aux parvenus dans le commerce des cuirs) Vieux. Terme injurieux qui servait à désigner un étranger étalant un luxe suspect.

rasta ou rastafari

n. et adj. inv. en genre. Adepte d'un mouvement mystique et culturel d'origine jamaïcaine. Les rastas croient que l'ancien empereur d'éthiopie est le rédempteur divin du peuple noir, dispersé par la traite des esclaves.

|| adj. inv. en genre. Le reggae est une manifestation culturelle rasta.

— Coiffure rasta: cheveux longs tressés, chez les hommes.

⇒RASTAFARI, RASTA, adj. et subst. masc.

I. — Adj. Mouvement rasta. Mouvement messianique de la Jamaïque prédisant l'avènement d'un roi noir en Afrique. Le mouvement rastafari ne prend vraiment son ampleur qu'au début des années soixante (Cl. FLEOUTER, La Mémoire du peuple noir, 1979, p. 88). Le mouvement rasta est né à New-York après qu'un Jamaïcain, du nom de Marcus Garvey ait prédit dans le ghetto de Harlem qu'un roi noir allait être couronné en Afrique et qu'il rassemblerait les tribus perdues pour les libérer et les ramener en Afrique (Télérama, 25 juill. 1979, p. 18, col. 3).

II. — Subst. masc. Adepte d'un retour à la culture africaine et de la musique reggae. Tout, en Jamaïque, dans le monde du reggae et des rastas, fait référence à Marley, à ses textes (Le Matin, Suppl., 28-29 juin 1980, p. 10, col. 4).

— Empl. adj. Qui est caractéristique des adeptes de ce mouvement. Coiffure, culture, musique, philosophie rasta. [Bob Marley] est vêtu de jaune et vert, les couleurs rastas, mais aussi celles du maillot de l'équipe de foot du Brésil qu'il vient de visiter pour la première fois (Le Matin, Suppl., 28-29 juin 1980, p. 10, col. 4).

Prononc. et Orth.:[], []. Plur. des rastafaris, des rastas. Étymol. et Hist. 1. 1976 subst. rasta [à propos de Bob Marley] (P. BLANC-FRANCARD, in Terminal, févr., p. 19 ds QUEM. DDL t. 23); 1979 adj. (Télérama, loc. cit.); 2. 1979 adj. rastafari (Cl. FLEOUTER, loc. cit.). Mot angl. att. dep. 1955 (ds NED Suppl.²), abrév. de rastafari (d'où 2), nom d'une secte jamaïcaine dont les membres croyaient que l'empereur d'Éthiopie Haïlé Sélassié assurerait leur retour à leur patrie, l'Afrique; Ras Tafari était le nom porté par Haïlé Sélassié de 1916 à 1930 (date de son accession au trône d'Éthiopie), ras « tête, chef » étant un mot amharique (v. ras²). Bbg. QUEM. DDL t. 23.

rastafari [ʀastafaʀi] ou rasta [ʀasta] n. et adj.

ÉTYM. 1976, in D. D. L.; de ras Tafari (→ 2. Ras), en hommage au ras Tafari Makonnen (couronné sous le nom de Hailé Sélassié), considéré comme le Messie noir.

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♦ À la Jamaïque, Membre d'une secte messianique (on emploie aussi rastafarien, enne [ʀastafaʀjɛ̃, ɛn]).

♦ Rasta. Adepte du retour culturel à l'Afrique et de la musique reggae. || « Les rastas qui vivent dans les ghettos et pour qui le reggae est la musique de combat quotidienne » (Télé 7 jours, 22 déc. 1979). — Adj. || Des musiciens rastas. || La coiffure rasta. || « Tosh est, avec Marley, le chantre de la philosophie rasta. Une étrange religion, qui prône le port des cheveux nattés et le retour à la mère Afrique, vénère feu Hailé Sélassié et… la marijuana » (l'Express, 28 juil. 1979, p. 14).

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rastaquouère [ʀastakwɛʀ] ou rasta [ʀasta] n. m. et adj.

ÉTYM. 1880, rastaquouère; rasta, 1886; esp. d'Amérique rastracuero « traîne-cuir », désignant des parvenus, p.-ê. par allus. aux culottes ou jambières de cuir, signalant l'ancien vacher, le gaucho.

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♦ Péjoratif.

1 Étranger aux allures voyantes, affichant une richesse suspecte.

1 On apercevait (…) beaucoup de nobles étrangers dont Du Roy faisait suivre le nom de la syllabe Rast (ce qui signifiait Rastaquouère), pour imiter, disait-il, les Anglais qui mettent Esq. sur leurs cartes.

Maupassant, Bel-Ami, II, III.

2 (…) le jeune baron, un peu grisé par sa juste réputation de beauté, formula certaine pensée qui, bien que trahissant une mentalité de rastaquouère, ne manquait ni d'imprévu ni d'originalité.

Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 215.

2 Par ext. Aventurier de bas étage, individu d'allure louche. || Bar fréquenté par des maquereaux et des rastas.

3 Les salons où l'on joue gros jeu, et où la maîtresse de la maison est une veuve, une divorcée ou l'épouse prétendue d'un rasta quelconque, sont les plus dangereux des coupe-gorges.

Goron, l'Amour à Paris, t. I, p. 456 (1890).

4 C'est un rastaquouère… Rastaquouère ! je dis rastaquouère ! Un chevalier d'industrie, un aventurier !

G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, III.

3 Adj. Propre aux rastaquouères. || « Les costumes un peu rastas » (Colette).

5 (…) l'air fat, rasta, prétentieux, égoïste, enlaidissent des millions de visages. Les puissants du monde aux Indes ont très rarement de belles figures.

Henri Michaux, Un barbare en Asie, p. 84.

6 (…) ç'avait dû être un beau garçon, avec quelque chose d'un peu rasta tout de même.

R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 130.

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DÉR. Rastaquouérisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.